Tout ça pour une pierre | Feat Tonaï ♥

Tous ces mâles sont tellement niais et stupides parfois. En voilà un autre qui tombe dénu quand je me suis approchée de lui. Bon, je l'accorde, nos museaux se touchaient presque. M'enfin, il a voulu direct que je devienne sa compagne. Vraiment, ils sont pitoyables. Je soupirais. Ce monologue intérieur se répétait depuis l'aurore, et le soleil était maintenant bien haut dans le ciel. Ce n'est pas peu dire. C'est que cela me travaille. Mon cerveau surchauffe à cause de ça. Pourtant, je me suis bien occupée. J'ai chassé, je me suis entraînée à la course à pied. Je lâchais un second soupir... Perchée sur une branche, je regardais sans voir l'étendue forestière qui s'étalait devant moi, perdue dans mes pensées. Une bourrasque puissante de vent me fit perdre l'équilibre et me ramena sur terre. Je battis, non pas des cils, je n'allais pas draguer le vent, mais bien des ailes pour m'envoler. Cela faisait un bout de temps que je n'avais pas travaillé mon endurance de vol. J'allais faire le tour des terres kivulis, puis j'improviserais. Bien que je battais des ailes régulièrement, je ne faiblissais pas. Mon petit tour fut rapidement terminé. Je me dirigeais alors vers les terres frontalières, sans faire de pause. Tout en survolant ces différents paysages, je réfléchissais. J'étais perturbée maintenant par le fait que notre territoire était petit en fin de compte. Je ne l'avais jamais remarqué. Il faudrait que j'en touche deux trois mots à Oranaï. Je n'ai même pas été ne serait-ce essouflée! Ce n'était pas normal. Un clan fort à un grand territoire. Nous ne pouvions intimider si nous avions qu'une petite portion.

Une tâche noire vers les statues m'intrigua. Je décrivis un cercle, afin de trouver la trajectoire propice à ma descente, puis plongea en piquée, serres en avant. Mais lorsque je reconnus l'identidé de cette masse, j'ouvris les ailes, ce qui m'emporta en l'air et m'arrêta net. Je fis de grands yeux. C'était cet abruti de dragon que j'avais dragué ce matin. Il ne fallait pas qu'il me voit. Je n'étais absolument pas d'humeur. Alors, je me dépêchais de remonter vers les nuages. Une fois là-haut, je continuais mon parcours.

L'astre solaire était bientôt à la fin de sa descente pour laisser sa majestueuse place à sa reine la lune lorsque je me posais enfin, sur un espèce de gros caillou froid. J'avais tellement chaud. Cela m'avait exténuée, ce petit entraînement. J'avais bien navigué aujourd'hui... J'en avais d'ailleurs profité pour patrouiller plusieurs fois la partie aérienne de notre territoire. Je m'étirais puis lâchais un baillement. Je m'allongeais et fermais les yeux... Mon souffle se fit de plus en plus régulier... Je commençais doucement à m'endormir dans ces terres hostiles...

Tonaï grommelais en soufflant bruyamment, décidément, les dragons apprentis étaient tous des incapables, même pas fichu de trouver du vifaire dont elle avait absolument besoins, même avec une carte sous le museau ils arrivaient a revenir bredouille. Autant dire que les fous qui avaient le courage de revenir la voir les mains vides passaient le restants de l’année a astiquer la vieille collection de pierre. La forgeronne n'était pas quelqu'un d'injuste alors après quelques jours a astiquer des pierres, elle leurs faisaient peur et ils repartaient a tire d'aile, affolés. N'empêche, elle s'était toujours demandée pourquoi les dragons, qu'ils soient jeunes ou vieux, avaient a ce point peur d'elle dés qu'elle découvrait un de ses crocs, oui, Tonaï était très bonne combattante mais personne a pars Firten n'avais jamais découvert ce secret. Elle même ne l'avait jamais sus avant et il fallait que quelqu'un auquel elle tenait, soit en danger pour qu'elle le dévoile. Et depuis que Firten était mort, elle n'avait plus personne, enfin.... C'était plutôt qu'elle ne voulait personne. Mais passons.

La forgeronne volait en dessous des nuages, se laissant porter par les courants ascendant tout en observant attentivement le paysage qui défilait sous ses yeux. Dés qu'un coup de vent plus fort que les autres essayait de la déstabiliser, elle rétablissait tranquillement son équilibre en donnant un coup de queue dans le sens opposé. Puis continuait comme si de rien n'était, en repprennant son long vol.

Le vifaire était un métal rare et précieux, c'était l'un des métaux préféré de Tonaï pour sa souplesse, son incroyable résistance et pour sa capacité a résister au flammes. Rien a dire, c'était l'un de ces métaux qui étaient privilégiés pour les armes et armures d'exceptions, mais la forgeronne en avait besoins, ses réserves de vifaire étaient épuisés et il semblait ne plus en avoir un éclat dans le territoire des Sethembas. C'est pourquoi, elle dérivait maintenant au dessus des terres, couramment appelés les "terres sans retour". La dragonne doré trouvait ce nom complétement ridicule. Pourquoi l'appeler les "terres sans retour" si des dragons en revenaient ? Il aurait mieux valu l'appeler : les "terres d'ou presque aucuns dragons ne revenaient". Ce n'était pas aussi idiot et faux que "terres sans retour". Et beaucoup d'autres endroits avaient des noms aussi bête, aussi simples, a croire que les dragons n'avaient, décidément, aucune imagination.

La forgeronne lâcha un jet de vapeur, encore plongée dans ses pensés quand un éclat de lumière vint frapper ses écailles dorés pour rebondir dans le ciel en multiples nuances. Les nuages empêchaient le soleil d'atteindre Tonaï, c'était donc le signe qu'elle avait trouvé ce qu'elle cherchait. Repliant alors ses ailes, elle plongea vers la brume cachant la source de ce reflet. Car sa méthode pour trouver du vifaire était simple, même très simple. Il suffisait de survoler un endroit pour savoir si du vifaire s'y trouvait. Si un éclat s'y trouvait, un fuseau de lumière se reflétait dans les écailles du dragon le survolant et il ne restait plus qu'a en trouver l'origine.

Traversant la brume épaisse, la dragonne lâcha un soupir de contentement, il ne lui resterais plus qu'a transporter le vifaire jusqu'à sa forgerie et le plus ennuyant était passé. Elle pourrait alors pleinement profiter du métal en le forgeant et en gardant le reste pour sa réserve. Le gros roc de vifaire apparut alors dans le champ de vision de Tonaï et le dragon qui dormait dessus aussi.

Un grognement menaçant échappa alors de la gorge de la femelle dorée suivit d'un rugissement menaçant a faire vriller les tympans de n'importe qui. Elle s'arrêta un instant, sa tête frôlant celle de l'autre dragonne, l’examinant. Puis elle demanda une fois sûre que celle ci ne pouvait l'ignorer :
-Tu considère comme normal d’abimer un aussi beau et rare métal, et de t'en servir comme matelas ?
Le regard perçant de la forgeronne en colère s'arrêta sur le rocher, essayant de voir si le métal était encore bon. Elle le renifla puis recula, jaugeant sa grandeur et ignorant désormais l’importune.

....:

C'est un rugissement strident qui me sortit de mon sommeil. Je baillais, à m'en décrocher la machoire, ignorant superbement cette dragonne de la couleur de l'astre solaire qui semblait de mauvais poil. Elle s'approcha de moi jusqu'à ce que nos museaux se touchent presque, ce qui me fit grimacer de dégoût. Quelle idée de mettre sa tête hideuse aussi proche de la mienne. Cette Sethemba d'après l'odeur et l'allure, s'exclama:

-Tu considère comme normal d’abimer un aussi beau et rare métal, et de t'en servir comme matelas ?

La dragonne adverse se mit à renifler bruyamment mon lit, puis recula tout en le regardant bizarrement, ce qui m'arracha un ricanement. Les Sethembas demeuraient véritablement des êtres stupides. En quoi un caillou, enfin un métal comme elle disait, pouvait bien leur être utile? Je tapotais la pierre de mes griffes aiguisées, puis les fit glisser sur celle-ci, laissant des traces blanchâtres, tout en défiant le reptile jaune du regard. Un sourire sarcastique et provocateur s'était dessiné sur mon visage, et je pris la parole, mieilleuse mais surtout d'un ton moqueur:

"Oh désolé, je l'ai peut-être abîmé? Pourtant, je trouvais en lui un lit plutôt sympathique, les rayons du soleil l'avaient bien chauffé. "

Mes sens se mirent en alerte sans crier garde, bien que je ne changeais pas d'expression de visage. Et si je pouvais tirer de cette dragonne des informations intéressantes à transmettre à mon bien-aimé frère?

"Mais pourquoi ce caillou t'intéresse-t-il autant? "

Je la dévisageais de haut en bas, étudiant chacune des écailles aux éclats brillants du reptile. Puis je replongeais mon regard intense dans celui de mon ennemie. Je fis grincer mes dents entre elles - son très désagréable à entendre même pour moi mais la tête de mes interlocuteurs m'amusait lorsque je l'émettais - en attendant ses répliques qui ne tardèrent pas à se faire entendre.